FRAG est un terme issu des jeux vidéo.
(Faire un frag désigne le fait d’éliminer un adversaire dans un FPS ou jeu de tir à la première personne).
FRAG trouve que la réalité est trop décevante, alors elle traîne sur internet avec des gens bizarres.
Elle puise dans ses errances virtuelles des point de vue hyper subjectif qu’elle intègre ensuite à une narration plus large pour créer des espaces de friction entre ces différents point de vue.

Présentation et questions

Aujourd’hui, dans nos sociétés occidentales, il n’existe plus beaucoup de geste quotidien, de relation amoureuse, amicale ou professionnelle qui ne soit pas influencé par les dispositifs technologiques et les algorithmes. Les sites d’information sur internet, les messageries instantanées, Skype, les forums ou les emails constituent notre environnement immédiat.

Pour certain.e.s plus que pour d’autres. Personnellement, on affectionne la pop culture (des Comics aux films d’horreur), on traîne sur internet et, surtout, du plus loin qu’on s’en souvienne, on a toujours beaucoup joué aux jeux vidéo. Les jeux vidéo, c’est un refuge, une manière d’entrer en relation avec le monde. Nous nageons dans les mondes virtuels comme des poissons dans l’eau salée.

Avec la FRAG, nous avons voulu nous offrir un espace d’expérimentation et de réflexion pour explorer les multiples façons dont ces technologies ont profondément transformé nos représentations et nos imaginaires, ce que nous savons et comment nous le savons.

> Qu’est-ce que les mondes virtuels font de nous dans l’expérience qu’ils proposent?
> Comment, grâce à la grammaire du numérique, parler de notre condition, du rapport au monde et aux autres que le numérique transforme dans nos vies?
> Existe-il une poésie propre au virtuel?
> Quels sont les nouveaux types de récits attachés à ces technologies?

Inventer une grammaire

Nous cherchons à construire un rapport poétique aux mondes virtuels sur le plateau, sans passer nécessairement par l’utilisation de dispositifs technologiques. Nous développons des outils dramaturgiques et chorégraphiques s’inspirant des jeux vidéo et d’internet. Par exemple en reproduisant la dramaturgie d’un jeu vidéo dans Nous Sommes les Amazones du Futur, ou en développant une recherche centrée sur une corporalité calquée sur les mouvements d’un avatar dans des ateliers théâtre à l’université.

Marion a même consacré son mémoire de fin de master mise en scène à la Manufacture à cette recherche. Intitulé Pour un théâtre de la simulation, il explore des pistes pour transposer le langage, l’esthétique et les modes d’existences des mondes virtuels sur un plateau.

Encourager les récits déviants

Qu’est ce qu’ont en commun une communauté de geeks, une bodyhackeuse et un grille-pain?
Ce sont des entités négligeables qu’on ne considère pas assez. Toutes nos créations sont des textes originaux centrés sur des contre-récits riches et complexes. La plupart du temps, c’est dans nos errances virtuelles, sur internet et sur les forums, que nous puisons ces contre-récits. Par exemple en lisant le blog de cette jeune bodyhackeuse anglaise qui s’insère des aimants dans la pulpe des doigts pour Exposé plus ou moins personnel sur la meilleure manière de devenir un cyborg, ou en fréquentant des forums d’incels, ces jeunes hommes vierges qui incriminent les femmes pour leurs souffrances dans Kit de survie en territoire masculiniste. Il s’agit d’une démarche quasi documentaire: mettre en lumière des récits minoritaires tout en conservant une forme de distance artistique.
Nous aimons qu’une personne ou une histoire nous déplace, nous touche, voire nous mette mal à l’aise, parce que nous estimons qu’il n’y a rien de plus enrichissant que de changer de perspective, d’adopter un point de vue dont on ne connaissait même pas l’existence.

L'équipe

Marion Thomas // Codirectrice artistique

Auteure, metteure en scène et interprète. Elle écrit et met en scène les projets de la compagnie depuis ses débuts. Après avoir obtenu un Master en littérature à l’Université de Nantes, elle se forme à la mise en scène à la Manufacture de Lausanne (Suisse).

Elle y travaille principalement avec Robert Cantarella, Laurent Berger, Alain Françon et Philippe Quesne. Elle a été assistante à la mise en scène pour Joris Matthieu et Guy Alloucherie (compagnie HVDZ). Pour la validation de son master, elle a écrit un mémoire sur le théâtre et les jeux vidéo intitulé Pour un théâtre de la Simulation.
Elle a pratiqué assidûment la danse contemporaine, le théâtre, la marionnette, la majorette anarchiste et la magie. Elle développe actuellement ses propres projets scéniques entre Nantes avec la compagnie FRAG et Lausanne avec Pintozor Prod. Elle explore les formes d’hybridation théâtrale avec d’autres formes culturelles, en participant, par exemple, à une recherche artistique pluridisciplinaire autour des imaginaires de la mer en partenariat avec l’Ifremer (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer), ou en donnant des cours de dramaturgie aux étudiants de Master en médiation internationale à l’Université de Nantes.
Elle continue en parallèle à être interprète pour diverses compagnies françaises et Suisses.
Elle aime la science fiction, les chevaux et le constructivisme.

Maxime Devige // Codirecteur artistique

Musicien et performeur, il a étudié la philosophie et la musicologie à Nantes. Il assure les créations sonores et vidéo de la compagnie depuis ses débuts et collabore également à l’écriture et à la mise en scène.

Son travail se situe au carrefour d’influences aussi diverses que la musique dite «savante» qu’il a longuement étudiée, du rock qu’il a longuement pratiqué et du «chiptune» (musique aux sonorités rétro des vieilles consoles de jeu vidéo) qu’il a longuement éprouvé. Il mène également la plupart des réalisations qui voient le jour sur la chaîne YouTube de FRAG (des chroniques sur la narration dans le jeu vidéo, sur l’histoire de l’informatique, des résumés de pièces de théâtre avec des bonbons, etc.). Entre autres activités, on notera son implication dans l’émission de vulgarisation scientifique «Lab³» qu’il réalise depuis 2014 ou dans les «Scènes Non-Élucidées», série de podcasts québécoise mettant en scène des personnages issus de pièces de théâtre dans un univers sombre d’enquêtes policières, dont il signe la musique originale.
Il aime l’odeur des marqueurs, le coca en bouteille de verre et les dinosaures.

Mathieu Devige // Collaborateur technique

Formé à la technique lumière et son du spectacle vivant, il effectue notamment la réalisation des vidéos, le montage et la régie technique des spectacles de la compagnie.

Il consacre depuis plusieurs années une grande partie de son temps à sa passion du Speedrun (pratique liée aux jeux vidéo dans laquelle le but est de terminer un jeu le plus vite possible). Depuis 2014, il fait partie de l’équipe organisatrice de L’Ultime Décathlon (un challenge de Speedrun ouvert à tous et toutes).
Il aime Rocky, la scène d’intro de Wind Waker et le café.

Iels collaborent avec nous

Gabriel Dorthe // Conseiller scientifique

Il est chercheur postdoctorant en philosophie et études sociales des sciences et techniques. Il a rédigé sa thèse de doctorat en philosophie et sciences de l’environnement sur le mouvement transhumaniste, et explore à présent les questions de géo-ingénierie et d’anthropocène. 

Son obsession majeure est de comprendre comment les grandes visions du futur s’inscrivent dans des pratiques spécifiques et des collectifs particuliers; afin de déployer des récits et des imaginaires nouveaux dans des débats publics intoxiqués par des grandes dichotomies (Homme-Technique, Nature-Culture, etc.).
Il a enseigné la philosophie à des étudiant-e-s en jeux vidéo, en communication ou en sciences politiques; et travaille depuis de nombreuses années à l’insertion de la philosophie dans la société et à la recherche des formes adéquates, ce qui l’a mené à organiser plusieurs dizaines d’événements publics de divers formats.
Il aime le métal, le massepain et les bergers australiens.

Maxine Reys // Collaboratrice artistique

Metteure en scène et dramaturge, elle collabore régulièrement avec la compagnie. Elle a suivi un parcours en sciences humaines et théâtre à Lille, puis est partie à Prague où elle s’est familiarisée avec une technique de jeu tchèque: Interacting with the inner partner. Elle a obtenu son Master mise en scène à la Manufacture de Lausanne en 2015, et poursuit actuellement sa recherche doctorale autour de la relation entre acteur-ice-s et metteur-e-s en scène au sein de la direction d’acteurs.

En 2018, elle co-fonde avec Audrey Bersier Pintozor Prod., une structure de créations théâtrales, cinématographiques, sonores et visuelles. Ensemble, elles créent également des ateliers pour enfants et adolescent-e-s autour des imaginaires du futur.
En tant qu’assistante à la mise en scène, elle travaille avec Thomas Ostermeier, Dieudonné Niangouna, Augustin Rebetez et la compagnie Les Fondateurs. Depuis 2016, elle collabore régulièrement avec Marion Thomas sur des créations théâtrales et performances.
Elle aime le fromage, le psychédélisme et les bestiaires animaliers.

Audrey Bersier // Collaboratrice artistique

Artiste multi-facettes et réalisatrice vidéo, elle collabore régulièrement avec la compagnie. Elle a par exemple réalisé le graphisme de la page d’accueil du présent site.

Elle a grandi dans les montagnes Gruériennes, entre longs périples à vélo pour accéder à la “grande ville” (Bulle) et construction de cabanes dans les arbres, ce qui l’affublera de cicatrices et autres marques de guerre.
Son intérêt grandissant pour les pratiques artistiques, plus particulièrement la vidéo, elle intègre l’ECAL (École Cantonale d’Art de Lausanne) en 2011, où elle suit un Bachelor en cinéma. Son film de diplôme, Sott’acqua, est sélectionné dans plusieurs festivals, comme Premiers Plans à Angers et au Nifff à Neuchâtel.
Elle s’intéresse de plus en plus à la création audio. Audioguides, podcasts ou encore installations sonores sont des pistes qu’elle explore et expérimente depuis septembre 2018, lorsque la RTS a co-produit la pièce radiophonique Nous on est des oiseaux, ça nous intéresse pas tout ça.
Sensibilisée à la transmission grâce au projet Brouillon de mondes réalisé dans le cadre du programme Création en cours en 2018, elle aime organiser des ateliers d’expérimentations inter-disciplinaires, pour petits et grands.
Elle a co-fondé l’association Pintozor Prod. pour créer une cohérence dans ses recherches artistiques et son atelier est basé à blueFACTORY à Fribourg.
Elle aime les chats, le yodel et les définitions du dictionnaire.